Véronique Wiart

Elle travaille la terre dans son atelier parisien depuis une vingtaine d’années. Ses formes sont tissées d’influences asiatiques, africaines, amérindiennes, dans une archéologie imaginaire d’un monde qui reste à inventer et qui se cherche dans les idoles des civilisations des temps premiers.
Ancienne élève des Arts Décoratifs de Paris, sa formation de graveur donne une orientation particulière à sa production. Au terme d’un processus de façonnage, séchage, cuissons à 1300°, intervient un émaillage à la surface des pièces en grès. L’aspect définitif des œuvres montre des traces d’un travail en creux évoquant celui de la taille douce avec une utilisation de l’émail captif de ces intailles dessinées dans la peau des sculptures.

« Mon travail est inclus dans ma vie quotidienne. C’est le tressage des évènements d’une vie avec l’incessante superposition du monde rêvé qui produit les formes. En retour, ces formes me poursuivent dans le quotidien jusqu’à en provoquer de nouvelles. La conversation entre les deux (mon travail et ma vie quotidienne) est pour moi une respiration indispensable. Je considère mes sculptures comme les traces de l’évolution de ce travail. Ce sont, comme en gravure, des sortes « d’états » d’une œuvre à venir, des jalons vers autre chose. Je m’arrêterai peut-être lorsque j’aurai trouvé cet autre chose ; ce peut-être immatériel, juste une transformation de mon être…Chaque pièce que je produis me forme. »