Neuf barques sur les chutes
Véronique Wiart
Paysages de l’intérieur
"Ce que j’ai voulu travailler dans cette série de dessins est plutôt d’ordre divinatoire, une sorte de lecture dans les taches de hasard produites par le mélange de l’huile et de l’eau, soutenu par les couleurs qui s’y fondent. L’esprit, à ce moment là, suggère les formes pour fixer dans l’épaisseur du papier ce qui va rester. A la fois voulu et subi, le résultat est traversé, tissé de ces images qui constituent pour chacun ce petit musée portatif qui nous accompagne.
J’ai pris le thème du paysage parce que je pouvais ainsi relier avec les éléments dessinés de mes sculptures comme les arbres, les feuilles, les silhouettes, les animaux, et aussi les lignes, lignes d’horizon, lignes de fuite, ligne tendue du pêcheur ou sinueuse du chemin qui nous emmène. De la même manière que dans mes sculptures aux écritures, c’est une sorte d’écriture qui ne veut rien dire, mais qui module la surface des formes. Le signe dessiné donne le mouvement ou le contredit. Le tatouage des volumes brouille la forme qui n’est jamais nue, à la manière de ces corps en perpétuelles combinaisons de plongée habillant les addicts japonais et autres Sumotoris tatoués. Parfois les lettres se rejoignent pour former quelque chose qu’il ne faudrait pas prendre au mot ou très peu…ou après tout comme vous voudrez !!!"